Le château des barons à Vitré
Nous n’étions pas partis de Rennes que nous avions déjà été lâchés par notre chef de meute… Bloqués que nous étions aux feux avant de rejoindre la rocade sur la route de Chateaugiron. Nous avons pu le rejoindre sur la quatre-voies. La balade s’est ensuite poursuivie sans souci, avec de belles routes et de belles vues comme sur l’étang d’Andouillé.
Démarrage dominical difficile
A Saint-Ouen des Alleux, on s’est inquiété de ne pas voir arriver le second groupe. Nous pensions alors avoir une double ration de croissants quand un vrombissement s’est peu à peu amplifié. Jeff ayant abandonné son leadership naturel après avoir fait visiter Chevaigné à ses compagnons de route. Visite qui n’était pas au programme. Balade qui aurait pu être raccourcie puisqu’il finissait par prendre la direction de Rennes… Un manque d’orientation que l’on peut bien excuser : chaque homme a en lui une part de féminité.
De nouveau repartis pour rejoindre Vitré par des chemins détournés, nous avons eu le droit à notre demi-tour dominical. Voir même un double demi-tour aboutissant à un tour complet. Voici la recette de Yannick : vous choisissez une aire dégagée sur la droite, vous commencez le demi-tour et lorsque que vous avez croisé la dernière moto du groupe, vous refaites un demi-tour… Imparable !
Nous avons eu ensuite le plaisir de suivre le Couesnon à l’approche de La Chapelle d’Erbrée, et d’apprécier les couleurs automnales dont s’étaient enfin parés les arbres. Seul bémol : les routes étaient bien boueuses par endroit, maculant nos motos de belles couches de boue… et certaines-certains de leur pilote. Une douche pour tout l’équipage s’annonçait indispensable en fin de journée.
Le château des barons
Mais avant celle-ci, nous avions une visite à faire : le château des barons à Vitré, l’une des forteresses des Marches de Bretagne. « 1 000 ans d’histoire vous contemplent du haut de la tour » (ne serait-ce pas du plagiat ??), introduisait notre guide, Antoine, dont le physique et les intonations me faisaient penser agréablement au comique VDB. De l’humour, il n’en manquait pas. De la vivacité, non plus. C’est sans doute l’une des meilleures visites guidées que j’ai connues de touts les monuments visités. Intarissable sur l’histoire du Château et des environs de Vitré. A tel point que nous avons choisi de rentrer directement via les grands axes alors que la nuit n’allait pas tarder de tomber.
Une première motte défensive avec donjon avait été construite avant l’édification de ce château. Là-bas près de l’église… Motte abandonnée pour des raisons jusqu’aujourd’hui inconnues. Logis seigneurial et fossés sont construits au XI siècle sur le front rocheux à l’emplacement actuel. De grosses modifications sont apportées dans les années 1200, puis des tours rondes et des murs épais complètent le château au XIIIème siècle. Le tout sous la lignée des André, qui rejoint celle des Guy par mariage de Guy VII à la fille d’André III. Tout du moins si mes notes sont exactes, faudra vérifier. Puis je ne me souviens du chemin pris pour arriver au mariage en 1380 de Guy XII à la veuve de Duguesclin, dont il était un compagnon fidèle.
De constructions en rénovations
Et sans transition, à moins que je l’aie perdue, ce qui est fort possible, « à ma gauche, vous remarquerez la pierre noire utilisée pour la tour érigée au XIIIème siècle. Et à votre droite la tour de grès, pierre remplaçant la première suite à l’épuisement des carrières ». Un nouveau logis seigneurial est construit fin des années 1300 et l’ancien est rénové de 1400 à 1420.
A l’intérieur de la cour, Antoine nous présente un oratoire en pierre de tuffeau, construit en 1525 en l’honneur de la 3ème épouse de Guy XVI (ils sont toujours là !!). Seigneur qui mourut à la chasse en 1535 à l’âge de 51 ans, des suites de coups de pied de son cheval. A partir de lâ, l’influence politique de la lignée commença à s’estomper. D’où l’expression, « qui part à la chasse perd sa place » (je ne suis pas certain de cette origine). Place aux familles qui s’enrichissent grâce au commerce international des toiles de chanvre, dont celle des Ravenel. Familles qui s’envoleront (par la mer) en partie aux Amériques. Des cousinades sont régulièrement organisées entre les descendants américains et vitréens des Ravenel. Mais là, on s’en fout un peu…
De prison à la salle de mariage
Le bon château de Vitré connu ensuite une vie tourmentée. Devenu prison à la révolution, il brûle en 1795, puis est mis en vente. Lorsque Vitré retrouve un peu de dynamisme avec l’avènement du train et l’installation d’un régiment dans les années 1850, la ville décide de rénover son château. La première rénovation est réalisée en 1875. Le logis seigneurial est de nouveau remis à neuf en 1880-1890. La première guerre mondiale interrompra provisoirement ce programme de longue haleine. Aujourd’hui, le château abrite le service patrimoine de la ville, le bureau du maire et la salle des mariages.
En conclusion, rendez-vous sur le site de la ville de Vitré (https://www.vitre.bzh/) ou mieux rendez-vous sur place. Peut-être aurez-vous le plaisir de découvrir ou re-découvrir ce château avec Antoine Barre (https://www.linkedin.com/in/antoine-barre-17047b1a6/?originalSubdomain=fr ).
Loïc D.